Un petit cortège remonte la rue principale d’Hammam-Lif, ville populaire de la banlieue de Tunis. Arrivé devant la délégation, l’équivalent de la sous-préfecture, on déploie un grand drapeau tunisien, on sort une petite sono, et c’est parti pour les discours, conclus par une «prière du mort» dédiée au gouvernement et l’hymne à la patrie.
Ce matin-là, les militants locaux du Front du salut national, coalition d'opposition, sont venus exiger le départ du délégué local. L'opposition demande la révision de toutes les «nominations partisanes». Une campagne baptisée «Dégage» a été lancée pour pointer les responsables les plus controversés. Pour essayer aussi de maintenir la pression sur les islamistes d'Ennahda, alors que les opposants continuent de réclamer la mise en place d'un gouvernement apolitique.
Opacité. Tout comme le gouvernement, le délégué d'Hammam-Lif est taxé d'incompétences et de gestion partisane. «Les poubelles ne sont pas bien ramassées et le commerce parallèle prospère», lui reproche-t-on. Ridha Barkati, de la Ligue des droits de l'homme, dénonce l'opacité de certaines subventions, comme les aides au logement. Elles sont accordées «en coordination avec Ennahda», accuse-t-il même, sans pouvoir présenter de preuves. En tout cas, «on n'est jamais invités aux comités de distribution», comme cela se fait maintenant pour d'autres aides, afin d'éviter le clientélisme de l'ancien régime Ben Ali.
Quan