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Portrait

Alexeï Navalny brave le Kremlin en s’attaquant à Moscou

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Candidat aux municipales qui se tiennent dimanche, le blogueur anticorruption a grimpé dans les sondages. Sans pour autant inquiéter le candidat du pouvoir.
publié le 6 septembre 2013 à 21h26
(mis à jour le 8 septembre 2013 à 17h01)

«Change la Russie, commence par Moscou.» C'est avec ce slogan que l'opposant Alexeï Navalny a mené sa campagne pour la mairie de Moscou, l'un des postes administratifs les plus prestigieux du pays. Dimanche, avec ce premier scrutin municipal direct depuis 2004, le juriste-blogueur, devenu l'un des principaux détracteurs de Vladimir Poutine, défie le maire sortant et apparatchik de haute volée, Sergueï Sobianine.

Durant tout l’été, entouré d’une équipe dynamique et dévouée de volontaires, l’avocat a inlassablement fait campagne dans les quartiers de la capitale, en cultivant le «style américain». Simplement vêtu, sous la pluie et le soleil, en semaine ou le week-end, Navalny est venu à la rencontre des électeurs, dans un exercice plutôt inédit en Russie. A la sortie d’un métro ou dans un square, une tribune basse, des chaises vaguement alignées : ces meetings ouverts à tous avaient l’air d’amicales réunions de quartier. Et avaient surtout le mérite de trancher avec les pratiques habituelles des candidats du pouvoir, peu enclins à la proximité physique avec l’électorat, évitant l’improvisation et fuyant le débat.

Attractivité. Navalny, rompu à l'exercice depuis les grandes manifestations de 2012, commence toujours par une petite harangue simpliste mais efficace («Avons-nous besoin de corruption ?» ; «Avons-nous besoin de Sobianine ?» ; «Avons-nous besoin d'immigration illégale» ?) avant d'ouvrir le dialogue avec l'assistanc