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Libération

En moustache-cravate

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publié le 6 septembre 2013 à 19h06

Dans le manuel du parfait dictateur, rien n’exige le port de la mèche plaquée (façon führer) ni le gros nez en patate (école Staline). L’usage de la moustache semble par contre récurrent. Notons que, fidèle à cette obligation, au-dessus de la lèvre supérieure de Bachar al-Assad, la moustache est là, quoique taillée très ras. Il est vrai que cette exhibition capillaire, censément syndrome de virilité, est de règle dans le pourtour du bassin méditerranéen, pour peu qu’on soit un homme adulte.

Or, Bachar al-Assad est syrien et il a largement dépassé l’âge de sa première kalachnikov. Les millions de porteurs de moustache de cette vaste zone ne sont pas tous pour autant dictateurs. Si tel était le cas, plus personne ne pourrait l’être, le principe de la dictature, mille fois expérimenté, étant qu’un seul a raison, quand tous les autres ont tort.

Cela dit, la statistique «sous la moustache, le tyran» pourrait expliquer que, depuis l'âge des cavernes, où déjà Madame Cro-Magnon s'épilait sévère, il y ait si peu de femmes dictateurs. Même la Mère Ubu, qui œuvre à convaincre son mari de renverser le roi Wenceslas de Pologne, ce qui lui permettrait, entre autres délices, de «manger fort souvent de l'andouille», n'est qu'une figure de l'ombre. Certes, elle porte la culotte, mais jamais la moustache. Au fait, que devient-elle elle la madame Ubu syrienne, cette très belle Asma al-Assad qu'on dit instruite, humaniste et folle de shopping sur Internet ? Le diable s'habille-t-il plus