Sous le choc, coincé dans sa cabine, le conducteur du train qui a déraillé en juillet en Espagne, faisant 79 morts, s'alarme pour la vie des voyageurs et parle d'un «virage inhumain» qu'il a abordé trop vite, selon un enregistrement diffusé dans la presse espagnole.
«Mon dieu, mon dieu, pauvres voyageurs. Faites qu'il n'y ait pas de morts», se désole le conducteur Francisco José Garzon dans les premiers instants après le déraillement du train près de Saint-Jacques de Compostelle, dans le nord-ouest de l'Espagne, au soir du 24 juillet.
«Il doit y avoir des blessés, beaucoup, parce qu'il s'est renversé», poursuit-il, sa vive émotion perçant dans sa voix essouflée, selon l'enregistrement d'un appel à un centre de contrôle à Madrid de la compagnie ferroviaire publique Renfe, diffusé sur le site du journal espagnol El Pais.
En face, son interlocuteur, un responsable du contrôle ferroviaire de Renfe, tente en vain de le rassurer.
L’accident, qui a aussi fait près de 180 blessés, est survenu dans un virage très prononcé, à quatre kilomètres de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur un tronçon équipé d’un système de freinage automatique qui ne fonctionne qu’au-delà de 200 km/h.