L'Etat néerlandais est responsable de la mort de trois musulmans lors du massacre de Srebrenica en juillet 1995, a tranché vendredi la Cour de cassation des Pays-Bas, estimant «inacceptable» l'idée de ne pas pouvoir juger les agissements de ses forces armées.
Les trois victimes avaient été tuées par les forces serbes de Bosnie après avoir été chassées par les Casques bleus néerlandais de la base où ces derniers s’étaient réfugiés avec 5 000 autres musulmans, principalement des femmes. Les Casques bleus néerlandais étaient en charge de la protection de l’enclave de Srebrenica.
«La décision (de la Cour d'appel) est confirmée», a déclaré le juge Floris Bakels, rappelant que La Haye s'était pourvue en cassation après que la Cour d'appel de La Haye a estimé le 5 juillet 2011 que les soldats du bataillon néerlandais n'auraient pas dû chasser de la base les trois victimes. Les trois musulmans tués sont un électricien des Casques bleus néerlandais, Rizo Mustafic, ainsi que le père et le frère d'un interprète du bataillon, Hasan Nuhanovic. Les plaignants dans cette affaire sont la famille de Rizo Mustafic ainsi que Hasan Nuhanovic, qui avaient saisi la justice néerlandaise en 2003.
Casques bleus faiblement armés
Le juge Floris Bakels a souligné que laver La Haye de toute responsabilité signifierait que «la justice n'aurait quasiment plus de possibilités de juger les interventions armées» de son pays à l'étranger. «C'est inacceptable !», a-t-il estimé. Les Casques bleus née