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Libération
Récit

Sushmita Banerjee, une ennemie des talibans assassinée

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L'écrivaine indienne avait choisi de retourner vivre en Afghanistan avec son mari, malgré les persécutions subies dans les années 90.
Sushmita Banerjee à Bombay, en 2012, pour le lancement du film «Sauvée des talibans» tiré de son autobiographique. (Photo Sebastian D'Souza.AFP)
publié le 6 septembre 2013 à 15h35

L’écrivaine indienne Sushmita Banerjee avait fait un pari très dangereux: retourner auprès de son mari en Afghanistan après avoir écrit un best-seller

relatant sa vie sous le régime des talibans et les persécutions qu’elle avait alors endurées avant de réussir à s’enfuir. Installée depuis peu dans la province pachtoune du Paktika (est du pays), où elle travaillait dans une clinique, elle a été kidnappée mercredi soir à son domicile et assassinée peu après. Son corps a été retrouvé, jeudi, criblé d'une vingtaine de balles selon la police – qui accuse les talibans –, près d’une école coranique, à trois kilomètres de la maison qu’elle occupait, dans un compound de Kharana.

Jaanbaz Khan, homme d'affaires et mari de Sushmita Banerjee, a raconté à Reuters qu'il avait ouvert sa porte à deux assaillants masqués qui l'avaient aussitôt frappé et ligoté avant de s'emparer de sa femme. Agée de 49 ans, celle-ci était une auteure réputée en Inde, notamment à Calcutta où elle vivait. Selon le quotidien indien Deccan Herald, elle avait connu le succès avec un récit autobiographique dans lequel elle racontait les atrocités commises par les talibans et sa romanesque fuite en 1995 du village où elle vivait avec son mari depuis 1989. Elle y avait fondé un dispensaire médical qu'elle avait été dû quitter à l'arrivée des talibans. Dans son livre A Kabuliwala's Bengali Wif