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TRIBUNE

Crise syrienne : les conséquences

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par François HEISBOURG, Conseiller spécial, Fondation pour la recherche stratégique
publié le 10 septembre 2013 à 19h01

Les conditions dans lesquelles se déroule la crise ouverte par le massacre chimique du 21 août auront des conséquences stratégiques majeures, et cela qu'il y ait ou non une frappe contre la Syrie. Ces effets peuvent se résumer sous forme d'une allitération : repli européen et atlantique ; rétrécissement de la capacité d'intervention des Occidentaux ; refroidissement entre la Russie et les Occidentaux ; relance de la déstabilisation au Moyen-Orient et rétablissement (ou non !) de la dissuasion face à l'emploi des armes chimiques.

Le repli européen et atlantique est le produit croisé de la réduction des budgets militaires en Europe et du «non» britannique à une intervention. Pour une frappe qui se voudrait brève et efficace, il faut disposer de moyens qui ne supposent pas la destruction préalable sur une durée de plusieurs jours voire de semaines des défenses syriennes. Aussi les navires et les avions alliés devraient-ils opérer à bonne distance, en lançant des missiles de croisière. En comptant large, six pays occidentaux disposent de telles capacités petites ou grandes : les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. On est loin de la vingtaine de pays qui ont frappé pendant la guerre du Kosovo. Surtout, la défection inattendue de l'allié britannique le 29 août a créé désormais un double choc. Pour Paris d'abord qui avait c