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Analyse

Frappes en Syrie : l'initiative russe qui change la donne

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Le projet de coopération totale de Damas sur le contrôle de ses armes chimiques semble très, voire trop ambitieux.
Dans une vitrine de Saint-Pétersbourg, les effigies de Hollande, Medvedev et Poutine. (REUTERS/Alexander Demianchuk)
publié le 10 septembre 2013 à 13h10

Pour une fois, la proposition paraît constructive. Après avoir systématiquement contré toutes les tentatives occidentales pour avancer sur le dossier syrien, la Russie a appelé Damas à déposer les armes, tout au moins chimiques. Pour éviter les frappes occidentales, préparées par les Etats-Unis, Moscou incite son allié Bachar al-Assad à coopérer. « Nous appelons les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d'armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques», a déclaré lundi soir Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russes, à l'issue d'une rencontre avec son homologue syrien, Walid Mouallem. Ce dernier a répondu qu'il saluait «l'initiative russe, fondée sur les inquiétudes des dirigeants russes concernant la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays».

Pour Barack Obama, qui attend que son plan de frappes aériennes en Syrie soit validé par le Congrès, cette proposition représente une «percée importante» dans les relations diplomatiques avec le camp adverse, mais doit être considérée avec prudence. Le président américain préfère «rester sceptique» face à cette bonne foi subite tant du côté de Moscou que de Damas, totalement inflexibles et opposés au compromis depuis le début de la guerre civile en Syrie. Mais Obama a également assuré qu'il envisagerait de revenir sur le calendrier des frap