François Hollande a senti venir le coup. Il s'attendait bien à une initiative diplomatique de Vladimir Poutine mais un peu plus tôt. Dans l'avion qui l'emmenait au G20 de Saint-Pétersbourg jeudi dernier, le chef de l'Etat confiait en petit comité s'attendre à une proposition russe dont le principal objectif serait de tenter de diviser la communauté internationale sur le projet de frappes franco-américaines contre le régime de Bachar al-Assad. «On pourra le prendre au mot», a même dit Hollande. «Poutine a toujours dit qu'il avait peu de sympathie pour Bachar al-Assad, mais il ne veut pas que le pays sombre dans le chaos», confiait-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
Résolution. Lundi soir, quand le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, évoque le projet de mettre sous contrôle de l'ONU le stock d'armes chimiques du régime syrien, Paris réagit donc au quart de tour. Hier matin, dans la foulée de son entrevue hebdomadaire à l'Elysée, Laurent Fabius annonce que Paris dépose un projet de résolution aux Nations unies (lire page 2). Un texte écrit sous chapitre 7, c'est-à-dire autorisant le recours à la force dans le cas où Damas ne respecterait pas ses engagements. Dans l'après-midi, François Hollande s'est entretenu au téléphone avec Barack Obama au sujet du projet de résolution français qui pourrait être soumis au vote du Conseil de sécurité «dans les prochains jours».