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Libération

Le Royaume-Uni échaudé depuis l’Irak

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Les circonstances et les conséquences de la guerre de 2003 ont laissé des traces.
publié le 10 septembre 2013 à 21h26

C’était le 15 février 2003, ils étaient 2 millions de Britanniques dans les rues pour protester contre une intervention militaire du Royaume-Uni en Irak. Dans un pays où manifester est loin d’être un sport national, le chiffre était historique. Le même jour, un sondage révélait que 52% de la population était contre un engagement britannique aux côtés des Etats-Unis. Et pourtant, vingt-neuf jours plus tard, Tony Blair envoyait les troupes britanniques en Irak.

L'ancien Premier ministre travailliste l'a reconnu ouvertement il y a quelques jours, l'Irak pèse lourdement dans l'actuel rejet catégorique de l'opinion britannique de toute intervention en Syrie. «L'opinion publique a été empoisonnée par l'épisode irakien», a renchéri David Cameron, l'actuel Premier ministre conservateur, le 29 août lors du débat à la Chambre des Communes, avant le vote, perdu sur l'intervention en Syrie.

Même si l’utilisation d’armes chimiques est avérée en Syrie, contrairement à l’existence des armes de destruction massive irakienne, l’absence de résolution de l’ONU et le sentiment d’une décision précipitée, avec un vote organisé dans l’urgence au Parlement, ont glacé les Britanniques.

Deux sur trois estiment ainsi que le Royaume-Uni devrait s'abstenir de toute intervention militaire dans un conflit au Moyen-Orient, selon un sondage ComRes réalisé le 1er septembre. Et 80% jugent que toute action militaire impliquant le Royaume-Uni devrait être d'abord ratifiée par l'ONU.

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