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Analyse

Moscou s’invite au premier plan

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La Russie de Poutinedossier
Atténuée depuis la fin de l’Union soviétique, la voix de la Russie porte à nouveau avec le dossier syrien.
publié le 10 septembre 2013 à 21h26
(mis à jour le 11 septembre 2013 à 10h39)

Depuis son arrivée au Kremlin - la première, celle de 2000 - Vladimir Poutine, qui a entamé en 2012 son troisième mandat de président, rêve du grand retour de la Russie sur la scène internationale. Il semble enfin sur le point d’être exaucé. La grande majorité des chefs d’Etat, de gouvernement ou des diplomaties des grands pays occidentaux ont accueilli favorablement la proposition présentée avant-hier par le ministre russe des Affaires étrangères de mettre sous clé les armes chimiques syriennes et de contraindre Damas à signer enfin la convention internationale bannissant ces armes.

Plus que comme un grand stratège, Poutine s'affirme comme un fin psychologue : si la proposition séduit à l'Ouest, c'est davantage parce que les dirigeants occidentaux y voient le moyen de renouer avec leurs opinions publiques et d'échapper à une intervention qu'ils ne veulent pas vraiment, plutôt que parce qu'ils croient que cette initiative va changer quoi que ce soit au cours de la guerre en Syrie qui dure depuis deux ans et demi. Et si la proposition convient aussi à Bachar al-Assad, c'est sans doute parce qu'il est militairement plus faible qu'on ne le croit, y compris avec de l'armement russe, certainement de moindre qualité que le matériel américain. «Pour l'instant, Poutine bloque les frappes ciblées et gagne du temps», note Marie Mendras, politologue du Centre d'études et de recherches internationales.

Reddition. Moscou voulait être écouté. L