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Libération

Pourquoi la France ?

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publié le 10 septembre 2013 à 19h01

Dans l’appréciation de la crise syrienne, beaucoup d’erreurs sont commises.

La plus choquante est celle qui aura consisté à systématiquement mettre en doute, contre toute évidence, la responsabilité du régime de Damas dans l’emploi de gaz de combat il y a trois semaines.

Maintenant que la Russie a appelé les dirigeants syriens à «placer leurs stocks d'armes chimiques sous contrôle international et ensuite les détruire», maintenant que l'existence de ces stocks est ainsi avérée et qu'on ne voit pas pourquoi Moscou proposerait de les détruire s'ils n'ont pas été utilisés par leurs détenteurs, cette erreur-là est devenue bien gênante pour beaucoup d'hommes politiques occidentaux mais il en est une autre, tout aussi criante et bien plus répandue.

La France, dit-on, s'est mise à la remorque des Etats-Unis. On le croit parce que Paris et Washington sont maintenant sur la même ligne mais la réalité est que ce n'est pas l'Elysée qui s'est aligné sur la Maison Blanche mais l'inverse. Dès le 21 août, c'est la France qui a appelé à une réaction internationale. Elle l'a fait alors même que Barack Obama restait encore très prudent et c'est la vigueur des déclarations françaises qui l'a fait évoluer en le rappelant à la «ligne rouge» qu'il s'était lui-même fixé.

Quoi qu’on pense de la position de la France, le fait est qu’elle a joué là un rôle tout aussi déterminant que dans l’affaire libyenne, lorsque c’est elle qui, déjà, avait convaincu les Etats-Unis de venir plaider à