La France et les Etats-Unis ont eu raison de déposer dès hier soir une résolution contraignante et pressante appelant à la localisation et au démantèlement des armes chimiques détenues par le régime syrien. Il faut prendre au mot la Russie quelles que soient les douteuses arrière-pensées de Poutine, qui n’a qu’un but : sauver le boucher de Damas, son seul allié dans la région et l’un de ses derniers leviers d’influence et de nuisance.
Sur le papier, le Conseil de sécurité a les moyens d’obliger Al-Assad à détruire son infernal arsenal, le plus vaste du monde. Il devrait aussi supprimer les vecteurs de la guerre chimique, des missiles russes que Poutine continue de fournir à son protégé. C’est seulement à cette aune que l’ONU et la communauté internationale retrouveraient un peu de leur crédibilité perdue en Syrie. Mais Al-Assad est-il vraiment prêt à renoncer à ses armes de destruction ? Est-il prêt à accepter que des inspecteurs parcourent son pays éclaté, fouillent et explorent ses sites militaires ? L’idée agitée par Poutine permet avant tout de desserrer l’étau militaire autour de Damas et d’affaiblir la résolution déjà chancelante des commandants en chef français et américain. Poutine a bien compris que face à des opinions publiques hostiles à toute opération en Syrie et un Congrès américain réticent, Obama pouvait trouver dans sa proposition matière à sauver la face. Mais ces calculs tactiques ne changeront en rien la donne en Syrie, où un dictateur a tué depuis deux an