Donner une visibilité maximale à l'idée que la Catalogne, selon les termes des organisateurs, est une «nation à part entière, très différente de l'Espagne dont elle doit se séparer». C'est l'objectif poursuivi par l'Assemblée nationale catalane (ANC), un collectif citoyen qui, aujourd'hui, va déployer 400 000 personnes du nord au sud de la région, du Perthus - à la frontière française - jusqu'à Alcanar, dans la province de Tarragone. Sur une ligne de 400 kilomètres, des citoyens aspirant à la sécession se tiendront la main.
A 17 h 14, la «Via Catalana», cette chaîne humaine «parfaitement continue»,commémorera l'année 1714, au cours de laquelle s'était achevée la guerre de Succession - avec la prise de Barcelone par les troupes franco-espagnoles et la victoire des Bourbons sur les Habsbourg, maison royale alors soutenue par la Catalogne. Pour les nationalistes catalans, ce fait historique, célébré chaque 11 septembre comme la Diada (leur jour national), est associé à l'assujettissement à Madrid. Point d'orgue de cette chaîne humaine : son passage par le Camp Nou, le stade du FC Barcelone où, ces derniers mois, les supporteurs se lèvent et clament des slogans séparatistes à chaque mi-temps, lorsque le chronomètre marque 17 minutes et 14 secondes.
La Via Catalana s'inspire d'une autre chaîne humaine, «la Voie balte» d'août 1989. De Vilnius à Tallinn en passant par Riga, des citoyens revendiquaient l'indépendance des pays baltes annexés à l'Union soviéti