Comme l'a dit Barack Obama hier soir commentant la proposition russe de désarmer la Syrie de ses stocks chimiques : «C'est possible si c'est réel.» Piège grossier ou coup de génie diplomatique, l'offre russe, aussi vague soit-elle à cette heure, a bloqué la marche à la guerre, une marche déjà bien embourbée.
Le Sénat américain, qui devait autoriser mercredi les frappes contre le régime de Bachar al-Assad, a remis à la semaine prochaine son vote et toutes les chancelleries du monde s’interrogent sur la réalité de la proposition de Vladimir Poutine. Les sanctions militaires contre la Syrie sont remises aux calendes russes, sinon à tout jamais abandonnées.
Cette proposition pourrait sauver la face au président américain qui a toujours paru réticent à lancer ses Tomahawks, et éviterait ainsi un vote du Congrès qui s’annonçait difficile. Quant à la Russie, elle entre par la grande porte dans le camp des défaiseurs de guerre et des faiseurs de paix.
Il reste une grande inconnue, la Syrie elle-même. L’idée russe a été endossée par le ministre des Affaires étrangères de Damas et non par le vrai maître du pays, Bachar al-Assad. Rien ne dit que le président syrien soit prêt à reconnaître qu’il possède un stock infernal d’armes chimiques, à identifier les caches où elles sont dissimulées et encore moins qu’il soit prêt à en accepter la destruction. A ses yeux, ces armes sont une force de dissuasion face à l’arsenal nucléaire israélien.
Si cette proposition est sérieuse, la prochai