Lui-même a fait savoir qu’il ne croit guère à cette négociation, il a multiplié les bourdes ces dernières semaines et s’est vu deux fois renvoyé dans les cordes par Barack Obama. Le John Kerry attendu aujourd’hui à Genève pour négocier avec la Russie le désarmement chimique de la Syrie n’est certainement pas au mieux de sa forme diplomatique.
C'est lui-même qui a tout initié, plaident ses défenseurs, rappelant sa fameuse conférence de presse, lundi à Londres, lors de laquelle il avait expliqué que Bachar al-Assad «pourrait remettre jusqu'à la dernière de ses armes chimiques à la communauté internationale la semaine prochaine». Le souci est que le secrétaire d'Etat américain avait ensuite ajouté, d'un ton désabusé : «Mais il n'est pas prêt de faire cela et cela ne peut pas être fait, manifestement.» Dans les heures qui suivirent, son ministère dut revenir deux fois sur ces propos : d'abord pour souligner que Kerry avait bien exprimé «l'impossibilité et l'improbabilité» que Bachar al-Assad abandonne ses armes chimiques puis, après que la Maison Blanche se soit dite prête à tenter cette négociation, pour assurer que Kerry l'avait bel et bien déclenchée…
Confusion. Après le style bien lisse et contrôlé de Hillary Clinton, John Kerry a ainsi réinjecté à la diplomatie américaine une bonne dose de confusion. Il s'est également distingué ces derniers jours en plaçant Bachar al-Assad et son usage des armes chimiques dans