S’agit-il d’une rumeur mensongère lancée par le régime syrien ou des chrétiens ont-ils été, ces derniers jours, massacrés par les rebelles ou obligés de se convertir à l’islam, à Maaloula ? Cette petite ville de montagne des environs de Damas est célèbre dans tout l’Orient pour ses lieux saints historiques - certains refuges troglodytiques datent des débuts du christianisme - et, plus encore, parce qu’on y parle encore l’araméen, la langue du Christ. Avant même que la nouvelle de la tuerie ait pu être vérifiée, elle a alimenté une psychose au sein des Eglises d’Orient, déjà traumatisées par les rapts d’évêques, les assassinats de prêtres, les profanations ou destructions d’églises, la plupart imputés à la rébellion syrienne. Hier, la localité, que se disputent férocement loyalistes et insurgés en raison de son importance stratégique, était toujours contrôlée par les seconds.
«Sacs poubelle». C'est le patriarche grec-catholique melkite Grégoire III Laham qui a propagé les rumeurs alarmistes sur d'éventuels massacres commis par les combattants du Front al-Nusra, la plus connue des organisations islamistes radicales. C'est vrai aussi que les témoignages recueillis en Syrie par l'AFP auprès de réfugiés paraissent accablants. Certains parlent de conversions forcées : les rebelles «ont mis un pistolet sur la tempe d'un voisin et l'ont obligé à se convertir à l'islam en prononçant : "Il n'y a de dieux que Dieu." Puis, ils ont rigolé en disan