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Récit

En Chine, la grande répression s’abat sur le Net

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Le pouvoir, qui a arrêté des centaines de cyberdissidents depuis mi-août, lance une «campagne de purification idéologique» avec une législation durcie.
Les internautes qui «répandent des rumeurs vues plus de 5 000 fois» risquent trois ans de prison. (Photo Gou Yige. AFP)
publié le 12 septembre 2013 à 18h16
(mis à jour le 15 septembre 2013 à 15h06)

«Internet est devenu le principal terrain de bataille idéologique […] entre notre régime et les forces occidentales hostiles […] et il ne faut pas craindre de montrer l'épée.» C'est par ce discours martial, prononcé au beau milieu de l'été, que le président chinois, Xi Jinping, a déclaré la guerre aux dissidents qui s'expriment sur Internet. Militants démocrates, avocats, universitaires… plus de 450 personnes à travers tout le pays ont été placées derrière les barreaux depuis la mi-août, selon des estimations d'opposants.

Afin de légaliser ces pratiques auxquelles le pouvoir communiste a recours depuis longtemps et de justifier cette campagne de répression, la Cour suprême a annoncé lundi que les personnes qui «répandent des rumeurs» ou des «fausses informations» qui sont «vues plus de 5 000 fois» sur la Toile, ou bien qui sont «repostées plus de 500 fois», seront désormais passibles de peines pouvant aller jusqu'à trois ans de prison. Ce document judiciaire est présenté comme l'«interprétation» d'une loi en vigueur réprimant la diffamation. Il souligne que certaines infractions seront considérées comme «graves» si ces «rumeurs» ou «fausses informations» déclenchent des «troubles sociaux, ethniques ou religieux», si elles ont «un mauvais effet international» ou si elles «écornent l'image du pays».

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