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Libération

La guerre sans but et le travail sans fin

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publié le 12 septembre 2013 à 18h06

En ces temps de presse désinhibée et de mélange des genres, où sommes-nous, nous ? Dedans et dehors les frontières, nous regardons les puissants se réunir à Marseille, à Pétersbourg ou ailleurs, contre toutes sortes d’insécurités plus ou moins fantasmées. Nous les écoutons, avec une attention flottante, proclamer des grands principes qui, lorsqu’ils ne sont pas portés par les peuples, sont bientôt réductibles à billevesées, rodomontades et vaine logorrhée. Tantôt leurres visant à dissimuler (à peine, et à grand-peine) toutes les impuissances et tous les renoncements, tantôt mensonges éhontés à soi-même adressés, ils renvoient nations et individus à l’universel chacun pour sa gueule, ce carburant d’un monde dont la croissance serait le seul moteur (exaltante perspective).

En finir avec les notions de droite et de gauche, c’est la fonction première de la guerre, qu’elle soit «morale» ou économique, celle-ci servant toujours de prétexte à celle-là. Mais lorsque le prétexte est si misérable, allez, sous des drapeaux, mobiliser les peuples ! A l’évidence, les peuples n’en veulent guère, de la guerre, fût-elle habillée des meilleures intentions du monde. Celle qui nous fut le mois dernier promise - si tard et si mal - en Syrie, semblait bien partie pour ne pas prendre, après que le tyran Poutine eut proposé sans (fou) rire le désarmement chimique du dictateur Assad son allié et que celui-ci, sans non plus s’esclaffer, n’eut pas contredit cette hypothèse. Le ton était donné, et le m