Drapé dans son tout nouvel habit de médiateur international grâce au plan de contrôle des armes chimiques syriennes qu'il a présenté en début de semaine, Vladimir Poutine cherche à creuser l'avantage. Quitte à faire un petit pied de nez à Washington en publiant hier matin une tribune dans le New York Times, adressée «aux citoyens et aux personnalités politiques américains». «Nous ne défendons pas le gouvernement syrien mais le droit international», affirme le président russe, tout en mettant en garde contre l'usage de la force qui, en dehors de la légitime défense ou d'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU, «est inacceptable et constituerait un acte d'agression».
Après avoir rappelé qu'il «y a bien peu de défenseurs de la démocratie» dans l'opposition syrienne, Poutine fait le bilan des dernières interventions militaires internationales : «l'Afghanistan chancelle», la Libye est «divisée en tribus et clans» et en Irak «la guerre civile continue». Dans la foulée, le patron du Kremlin en profite pour égratigner Obama, qui assurait le 10 septembre dans son discours à la nation que la politique des Etats-Unis est «ce qui fait que l'Amérique est différente. C'est elle qui fait que nous sommes exceptionnels». «Il est extrêmement dangereux d'encourager les gens à se croire exceptionnels […], répond l'angélique Poutine. N'oublions pas que Dieu nous a tous créés égaux.»
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