Au-delà du débat sur les bombardements contre le régime syrien, seule une victoire de l’insurrection peut permettre de mettre fin à la guerre civile.
Des négociations avec Damas ? Elles sont illusoires. Bachar al-Assad ne peut pas transiger car un accord suppose - ne serait-ce que pour assurer la sécurité physique des opposants - la neutralisation des services de renseignements, responsables des pires atrocités, mais sans qui le pouvoir s’effondrerait immédiatement. Dès le début des manifestations pacifiques de 2011, le régime a exclu toute ouverture politique. L’utilisation répétée d’armes chimiques n’est que la dernière étape d’une radicalisation croissante. Depuis deux ans, le régime bombarde systématiquement les cibles civiles - écoles et hôpitaux - dans les zones tenues par l’insurrection pour forcer la population à s’exiler. Les arrestations et les disparitions d’opposants pacifiques continuent en zone gouvernementale, éliminant toutes les personnalités acceptables par l’opposition. La libération des militants islamistes les plus radicaux en 2011 a servi le même objectif : radicaliser l’opposition pour empêcher tout compromis.
Enfin, le régime est fermé aux pressions internationales, même venues de ses alliés. Ainsi, le rejet de tout dialogue avec les manifestants s’est fait contre l’avis du Hezbollah libanais et de l’émir du Qatar, alors très proche de la famille al-Assad. Qui peut assurer que les Russes, ou même les Iraniens, ont les moyens d’imposer un accord à Damas