A l’été 2005, les jours du régime de Bachar al-Assad pouvaient sembler comptés. L’enquête de la justice internationale sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri désignait alors clairement Damas comme l’instigateur de l’attentat. Les troupes syriennes avaient dû quitter piteusement, quelques mois plus tôt, le Liban qu’elles occupaient depuis près de trente ans, sous la pression des pays occidentaux et de grandioses manifestations populaires. L’isolement de Damas sur la scène internationale était alors total, et l’opposition misait sur la fin proche du jeune président.
Appui. Trois ans plus tard, non seulement Bachar al-Assad avait survécu à la tempête, mais il campait à la tribune d'honneur du défilé du 14 Juillet à Paris, coparrainait l'éphémère Union pour la Méditerranée, créée par Nicolas Sarkozy, et était de nouveau courtisé par Washington. A présent, c'est la même stratégie que le régime syrien, avec l'appui fondamental de Moscou, met en œuvre après l'attaque aux armes chimiques dans la région de la Ghouta : gagner à tout prix du temps de manière à laisser passer l'orage. Il y a encore une semaine, des frappes américaines apparaissaient inévitables. Aujourd'hui, même si elles sont encore «sur la table», selon l'expression du Département d'Etat américain, chaque jour qui passe les rend un peu plus improbables. A Beyrouth, les médias, qui défendent le régime syrien, exultent et titrent sur la défaite des v