Il y avait le Britannique Tony Blair, devenu le héraut du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, l’Allemand Gerhard Schröder, reconverti auprès du géant gazier russe Gazprom. Un autre retraité occidental de la politique, Dominique Strauss-Kahn, est sur le point d’être recruté comme conseiller financier d'un pays souffrant d’un déficit d’image, la Serbie. Le vice-Premier ministre serbe avait, il y a deux mois, en lâchant son intention d’accueillir Strauss-Kahn, souligné qu’il ne s’intéressait pas à sa vie privée, une manière d’évacuer l’affaire Diallo.
L’ex-patron du FMI devenu consultant travaille déjà pour des sociétés financières russes. On n’ose pas imaginer le montant de ce nouveau contrat. L’annonce de ce recrutement ne peut qu’alimenter le moulin de ceux qui pensent que le monde est dirigé par une élite transnationale qui fait fi des idéologies et des orientations politiques.
Blair, Schroeder et Strauss-Kahn ont tous trois appartenu à des partis sociaux-démocrates. Leurs nouveaux amis sont des dictateurs, comme Nazarbaïev, des oligarques, comme ceux de Gazprom – arme redoutable au service de Vladimir Poutine – ou des populistes, comme le gouvernement serbe où siègent d’anciens proches de Slobodan Milosevic. Car ce n’est pas tant l’expertise de ces anciens ministres qui compte, que l’épaisseur de leur carnet d’adresses. La reconversion de Schröder, alors qu'il continuait à toucher de confortables émoluements comme ancien chancelier, avait en son temps troublé l’opinion