«Il n’y a pas que la Syrie. François Hollande devait aussi s’exprimer sur les problèmes intérieurs français, mais le président de la République n’en a pas assez dit sur le tournant international que marque l’accord conclu samedi à Genève par les Etats-Unis et la Russie.
«Par cet accord, Moscou a manifesté une volonté de prendre ses responsabilités sur la scène internationale et de rompre ainsi avec une politique étrangère qui s’était limitée depuis longtemps à systématiquement contrecarrer les diplomaties occidentales. Il y a là une promesse pour l’avenir. Elle reste à se concrétiser, et pas seulement sur le dossier syrien, mais les Etats-Unis aussi - et sans doute est-ce encore plus important - ont un pris un virage à Genève. Jamais ils n’avaient montré aussi clairement à quel point ils se désengageaient du Proche-Orient après s’être désengagés d’Europe. Le jihadisme n’est plus à leurs yeux une menace stratégique.
«Grâce à l’exploitation de leurs gaz de schiste, les Etats-Unis ont beaucoup moins besoin du pétrole arabe. Rien ne les oblige plus à considérer cette région comme vitale pour leurs intérêts propres et ils ne sont donc aucunement hostiles à ce que d’autres puissances, la Russie en l’occurrence, puissent jouer leurs cartes dans ce qu’ils avaient si longtemps considéré comme leur chasse gardée.
«La Russie peut-elle aider à trouver une solution politique au drame syrien ? Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas partager ce fardeau avec elle, puisque cela évite tout danger d’engr