«Trois ans! Ce n'est pas pensable, c'est du délire...» Quand elle a été libérée, en février 2011, dans le désert du Sahel par ses ravisseurs, jamais l'ex-otage Françoise Larribe n'aurait pensé vivre pareil calvaire : l'attente interminable. Celle de la libération son époux, Daniel, enlevé avec elle et cinq autres employés des sociétés Areva et Vinci, sur le site minier d'Arlit, dans le nord du Niger, par un commando d'Al Qaeda au Magrehb islamique (Aqmi). Le kidnapping, d'une incroyable audace, a eu lieu dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010. En février 2011, à l'issue d'âpres négociations, ponctuées par le versement d'une forte somme d'argent, Françoise a été libérée, aux côtés de deux autres otages, de nationalités togolaise et malgache.
Ce dimanche, en fin de journée, les familles des quatre otages doivent se regrouper devant le Quai d'Orsay, à Paris, avant de rallier en voiture le siège de Vinci, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). C'est dans cette ville huppée de l'ouest parisien qu'elles entameront une longue marche, à partir de trois heures du matin, en forme de calvaire, avec plusieurs stations. Direction le siège d'Areva, à la Défense, puis l'Elysée, l'Assemblée nationale, le Quai d’Orsay, le ministère de la Défense. A chaque fois, les représentants des familles déposeront une lettre adressée au patron des lieux. Vers huit heures du matin lun