Les analyses du FBI sont formelles : il y avait bien un hallucinogène, un laxatif et un relaxant musculaire dans les gélules de Dafalgan destinées au président Boni Yayi. Ce cocktail explosif, dont la toxicité a été confirmée par le laboratoire français Toxlab, a été découvert, dans la nuit du 19 au 20 octobre 2012, au palais de la Marina, siège de la présidence du Bénin à Cotonou. C’est le point de départ de la fameuse «affaire des poisons» qui, depuis près d’un an, tient en haleine ce petit pays d’Afrique de l’Ouest coincé entre le Togo et l’immense Nigeria.
Si les experts américains ont été sollicités, c'est parce qu'il s'agit d'une affaire d'Etat. Les médicaments manipulés ont été retrouvés dans le bureau du médecin personnel du Président, qui a immédiatement été arrêté le 20 octobre au petit matin, en même temps que la jeune gouvernante - et nièce - de Thomas Boni Yayi, chargée d'administrer chaque soir ces médicaments au chef de l'Etat. Mais, dans cette version africaine des Diaboliques, c'est en France que se jouera le prochain épisode. Les juges de la cour d'appel de Paris doivent en effet décider demain si l'Etat français accepte ou non d'extrader au Bénin Patrice Talon, richissime homme d'affaires béninois de 55 ans, soupçonné d'être l'instigateur à distance de cette tentative d'empoisonnement au sommet de l'Etat.
Ceux qui l’accusent sont tout d’abord les deux premiers inculpés : Mama Cissé, le médecin du Président, qui a souvent changé de version, et Zouber