Le conflit en Syrie a débouché sur l’une des pires crises humanitaires depuis la fin de la guerre froide. Plus de 100 000 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, beaucoup d’autres ont été blessées, torturées. Des millions ont fui, des familles ont été divisées et des communautés entières déchirées.
Ne laissons pas les discussions sur une intervention militaire occulter notre devoir de les aider.
En tant que médecins du monde entier, nous sommes horrifiés par l’ampleur de cette urgence. Le manque d’accès aux soins pour les civils et le ciblage délibéré des hôpitaux et du personnel médical nous consternent. Il ne s’agit pas de conséquences inévitables ou tolérables de la guerre. Ce sont des trahisons inadmissibles du principe de neutralité médicale. Il est de notre devoir professionnel, éthique et moral de dispenser des soins à quiconque en a besoin.
C’est pourquoi, quand nous ne pouvons le faire nous-mêmes, nous nous devons d’exprimer notre soutien envers ceux qui risquent leur vie à notre place.
L’accès indispensable des civils syriens aux services de santé est presque impossible : 37% des hôpitaux ont été détruits, 20% sont sérieusement endommagés.
Les dispensaires de fortune deviennent des centres de traumatologie à part entière, peinant à faire face à l’afflux de blessés.
Quelque 469 professionnels de santé sont emprisonnés et environ 15 000 médecins ont dû fuir à l’étranger. Avant la guerre, Alep comptait 5 000 médecins, il n’en resterait que 36.
L’augmentation exp