Au huitième jour d'une escalade de violences, l'aviation philippine est entrée en action hier pour chasser une centaine d'indépendantistes musulmans du Front moro de libération nationale (MNLF) de Zamboanga. Les combats n'ont jamais cessé dans la principale ville commerciale de 800 000 habitants située dans le sud de l'île méridionale de Mindanao. A tel point que cette flambée de violences, d'un niveau plus atteint depuis douze ans dans cette région pauvre des Philippines, risque de ternir les efforts du président, Benigno Aquino, pour parvenir à la paix avec les insurrections séparatistes. Au moins 59 personnes - en grande majorité des rebelles selon Manille - auraient été tuées depuis le 9 septembre, des dizaines d'autres blessées. Aucun bilan n'était connu pour les civils mais il pourrait être lourd. Hier, des «frappes ciblées» ont été lancées par l'aviation militaire.
Boucliers. C'est par la mer que les rebelles musulmans du MNLF sont arrivés, il y a une semaine, à l'aube. Près de 180 hommes armés ont débarqué à Zamboanga. Ils ont gagné l'hôtel de ville pour proclamer «l'indépendance» de cet ancien port colonial du temps des Espagnols, grande cité catholique dans une région musulmane, et carrefour industriel et commercial de Mindanao qui regorge de ressources naturelles. Puis, ils ont pris en otage environ 200 civils, les utilisant comme des boucliers humains. Vendredi, le président, Benigno Aquino, s'est rendu en pe