«J
e suis l’instrument de la vengeance des femmes»
: c’est le message saisissant adressé à la population par une prétendue tueuse de violeurs, en cavale à Ciudad Juárez. Dans cette ville du nord du Mexique, où le quotidien ressemble à un thriller sanglant, la police traque depuis plusieurs jours l’autoproclamée «Diana, chasseuse de chauffeurs», dernière émule de la fureur meurtrière locale. Fin août, en effet, des passagers d’autobus ont été témoins d’une même scène : une femme d’une cinquantaine d’années, vêtue de noir, perruque blonde, pistolet au poing, monte dans le véhicule et exécute le conducteur de plusieurs balles dans la tête. La police a envoyé des agents en civil surveiller les lignes de bus et un portrait-robot a été diffusé. Dans un mail adressé aux médias locaux début septembre, la «justicière» inconnue au surnom mythologique et tapageur revendique ces deux assassinats. Cette semaine cependant, les enquêteurs ont mis en doute l’existence de Diana, l’auteur du message n’étant peut-être pas la meurtrière, mais plutôt une de ses nombreuses fans. Les chauffeurs abattus n’étaient, d’après les autorités, impliqués dans aucune affaire de viol.
Avant l'explosion, en 2010, du nombre d'homicides liés aux cartels de la drogue, Ciudad Juárez avait déjà un casier chargé. La ville a été le cadre de centaines de meurtres de femmes non élucidés au cours des deux dernières décennies, pour la plupart des crimes à caractère sexuel. Les cadavres mutilés des jeunes filles ét