Acause de l’intensité des coups de feu, Naïm Youssef Eid a pensé qu’il y aurait des morts. Mais l’opération a été rondement menée. Lundi à l’aube, les forces de l’ordre ont encerclé Delga, situé à 300 km au sud du Caire. Aidées par des hélicoptères, elles ont repris le contrôle de la ville en quelques heures, sans faire de victimes. Pendant des semaines, en représailles à la destitution du président Mohamed Morsi, des islamistes radicaux avaient imposé leur autorité aux habitants. Et ni la police ni l’armée n’ont empêché les menaces et les attaques contre les coptes.
Pendant l'assaut, Naïm n'a pas bougé. Les militaires ont ordonné à la population de rester chez elle, pendant qu'ils traquaient les responsables des violences. Après l'arrestation de dizaines de personnes, ce professeur copte dit se sentir déjà plus en sécurité. Peu importe que les principaux leaders islamistes aient sans doute réussi à s'échapper, comme l'ont indiqué des sources sécuritaires. «Je n'ai plus peur», confie Naïm au téléphone.
La peur, il l'a pourtant ressentie tout l'été. Dès le 3 juillet, après le renversement du président islamiste, une église, des maisons et des commerces de coptes sont pillés, incendiés. Le commissariat est pris d'assaut. Une foule frappe aux portes des chrétiens avec des pierres et des barres de fer. «Après ça, je suis resté chez moi pendant quinze jours», raconte Naïm.
«Impôt». Samir Lamy Sakr, un avocat, vit aussi dans la