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tribune

Les grandes villes russes s’opposent

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Vladimir Poutine sort affaibli des élections locales et régionales du 8 septembre.

Des supporteurs d'Alexei Navalny, le 9 septembre à Moscou. (Photo Maxim Shemetov. Reuters)
Par
Marie Mendras
Chercheure au CNRS. Dirige l’Observatoire de la Russie au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences-Po.
Publié le 17/09/2013 à 18h06

La Russie des très grandes villes a défié le pouvoir aux élections locales et régionales du 8 septembre. En dépit de pressions exercées par les administrations, de nombreux électeurs se sont tournés vers les candidats d’opposition. A Ekaterinbourg, capitale de l’Oural et quatrième ville de Russie, l’opposant Evgueni Roïzman, du parti Plateforme civique, a battu le candidat du Kremlin. A Moscou, 27% des votants selon les résultats officiels, 30 à 33% selon les estimations des observateurs, ont voté pour le plus farouche opposant à Vladimir Poutine. C’est un résultat remarquable pour Alexis Navalny, condamné le 17 juillet à cinq ans de prison pour des délits invraisemblables, et qui a fait campagne cet été en liberté conditionnelle, dans l’attente du verdict de la Cour d’appel.

Le maire sortant de la capitale, Serguei Sobianine, a entériné sa victoire à l’arraché, avec un petit 51,3% officiellement. Le candidat du Parti communiste a obtenu 10% des suffrages, et les trois autres candidats entre 2 et 3%. Le maire sortant ne pouvait pas prendre le risque d’un second tour… car il aurait pu le perdre. Il a d’ailleurs avancé la date de sa cérémonie d’inauguration au 12 septembre pour couper court aux demandes de recomptage des voix. Ce jour-là, l’ambiance n’était pas festive : Poutine se tenait raide, la mine sombre sur le podium, à côté de son loyal serviteur. Il ne s’attendait pas à une telle déconvenue. Il pensait pouvoir assurer des élections franches à ses proches et inféodés, e