Lorsqu'il a atterri à l'aéroport de Munich, Janis Sarakatsaris savait où il mettait les pieds : cet informaticien grec de 44 ans est né dans la capitale bavaroise. En 2012, poussé par le chômage, il a refait en sens inverse le chemin pris par ses parents en 1986, lorsque son père, ancien ouvrier chez BMW, a décidé de rentrer au pays au moment de la préretraite. Le cas de Janis n'est pas isolé. Depuis des mois, croissance économique et démographie en berne poussent la République fédérale, jusqu'alors frileuse face à l'immigration, à accueillir des dizaines de milliers d'étrangers hautement qualifiés. Depuis l'ouverture des frontières à l'Est, la plupart viennent d'Europe orientale. Mais beaucoup arrivent désormais aussi, comme Janis, d'une Europe du Sud en crise où le chômage, et notamment celui des jeunes, atteint des records. «Lorsque mes parents sont retournés en Grèce, j'avais 18 ans, et c'est là-bas que j'ai fait mes études», se souvient Janis. Mais à Thessalonique, les temps sont durs depuis 2006 et il ne parvient pas à sortir de la case des petits boulots : il trouve un job dans l'informatique, donne un coup de main chez un menuisier. «En 2009, avec la crise, c'est devenu plus difficile encore. En 2012, j'ai décidé de tenter ma chance en Allemagne.»
Profil. Janis Sarakatsaris prend donc un aller simple pour sa ville natale, où vivent toujours ses frères. Au moins, il a un point de chute. L'allemand, qu'il n'avait p