En moins de deux générations, la Chine est passée d'une situation où l'on mourait encore de la peste bubonique et de la faim dans certaines régions du pays, à l'état de relative abondance d'une société de consommation ordinaire. Les fléaux d'antan ont disparu mais, rançon de la prospérité, une maladie jusqu'alors pratiquement inconnue, le diabète, qui touchait 1% de la population en 1980, est en train de s'étendre dans des proportions catastrophiques. Les Etats-Unis, longtemps considéré comme le «pays du diabète», avec une proportion de 11,3% de malades, viennent de céder leur place peu enviable à la Chine, où 11,6% de la population est désormais diabétique (c'est-à-dire 114 millions de personnes, soit un tiers de la population diabétique du monde). Cette évolution, liée au changement des habitudes alimentaires et de mode de vie, est fulgurante, souligne Guang Ning, du ministère chinois de la Santé, coauteur de l'étude qui livre ces chiffres alarmants. Publiée cette semaine dans le Journal of the American Médical Association, cette recherche note ainsi qu'entre 2007 et 2010, le nombre de diabétiques s'est accru de… 22 millions.
Certains médecins pensent que les Asiatiques de 30 à 50 ans sont beaucoup plus sujets au diabète que les Européens, ce qui pourrait expliquer cette hausse rapide. La prééminence du diabète se remarque peu dans le pays, car les patients chinois prennent rarement du poids, souligne l'enquête, qui se base sur un échantillon représentatif de 100 0