Elles apparaissent d'un seul coup. Rouge, blanches et noires, on les voit défiler de la fenêtre du tram, accrochées en haut des lampadaires. Leurs slogans soulèvent le cœur: «Sicherheit, Recht, Ordnung» - «sécurité, droit, ordre». Une autre affiche souhaite un «bon retour à la maison» à trois étrangers dessinés : un moustachu, une femme voilée et un Noir, tous en tailleur sur un tapis volant. Absentes en centre-ville, ces pancartes du Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD) sont bien visibles dans l'ancien Berlin-Est. Comme ici à Köpenick, où le parti néonazi y a fait ses meilleurs scores aux élections locales de 2011 : 4%, soit une présence maintenue dans les conseils d'arrondissement.
Serruriers. Les colleurs du NPD ont quadrillé les abords de la Alte Försterei, le stade du 1. FC Union Berlin. «Les affiches des autres partis sont aussi présentes», dédramatise Christian Arbeit, porte-parole et speaker du club de foot berlinois, le deuxième de la capitale allemande après le Hertha, à l'Ouest. Au plan national, le parti néonazi n'atteint pas les 2%. Mais dans l'ex-RDA, il est bien là. Les maigres résultats (autour de 3-4%) masquent des pointes à 20-25% dans certaines zones frontalières avec la Pologne ou la République tchèque. Les groupuscules d'extrême droite ont une cible : les anciennes gloires du football est-allemand. Au Hansa Rostock, au Dynamo Dresde ou au Dynamo Berlin, les crânes rasés ont pris l