Les mots résonnent dans la grande salle aux boiseries claires où siégeaient jadis les membres du comité central du SED, le parti communiste de la défunte RDA. «La diplomatie et les affaires sont les deux faces d'une même médaille», martèle le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. A ses côtés, Jens Weidmann, le patron de la Buba, la toute puissante banque centrale fédérale, copréside en cette fin août l'ouverture de la conférence annuelle des ambassadeurs, dans le lourd édifice de pierre grise construit au milieu des années 30 pour la banque centrale du Reich. Rénové et agrandi, l'immeuble est celui de la diplomatie allemande depuis l'installation du gouvernement à Berlin au début des années 2000. «L'économie est ce que nous connaissons le mieux et ce que nous faisons le mieux», résume un diplomate qui revendique cette priorité. Première économie, première exportatrice et pays le plus peuplé d'Europe depuis la réunification, l'Allemagne impose sans complexe sa vision de la rigueur à la zone euro mais rechigne toujours à s'affirmer comme une puissance dans l'arène internationale. «Nous sommes une puissance moyenne, juste un peu plus forte que les autres au sein de l'Europe, et nous ne pouvons devenir une puissance globale qu'en agissant avec les autres européens», explique un haut diplomate berlinois.
«Retenue». Avec 11 000 fonctionnaires et 229 ambassades ou consulats, la diplomatie allemande est u