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Portrait

Peer Steinbrück, échecs et maths

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Le social-démocrate est jugé trop libéral et ingérable.
Peer Steinbrück a été ministre des Finances de Merkel entre 2005 et 2009. (Photo Thomas Peter. Reuters)
publié le 19 septembre 2013 à 20h06

Un an après son entrée en campagne, ni la presse allemande (qui ne l’aime guère) ni les électeurs ne savent que penser de Peer Steinbrück, le candidat social-démocrate à la chancellerie, adepte du franc-parler et gaffeur à répétition. Réputé brillant, grand bourgeois, amateur de bons vins et de parties d’échecs, Peer Steinbrück reste une énigme pour les Allemands. Il a un côté tête brûlée, ou une incroyable arrogance…

La semaine dernière, il posait en couverture du supplément magazine de l'hebdomadaire du Süddeutsche Zeitung, la bouche ouverte, bras croisés et majeur gauche dressé pour un fracassant doigt d'honneur. Une provocation délibérée. A son porte-parole qui tentait d'éviter la publication de cette couverture à scandale, Peer Steinbrück avait rétorqué : «Mais c'est très bien comme ça !» Il entendait ainsi protester contre une question qu'il déteste, posée par le journal sur les raisons de la série de pannes et de bourdes qui ont rythmé sa campagne, où il n'a pas hésité, par exemple, à qualifier publiquement de «clowns» les hommes politiques italiens Silvio Berlusconi et Beppe Grillo (histrion populiste). Peer Steinbrück voudrait qu'on parle sauvetage de l'euro, démographie et pauvreté. «Cela ne m'étonne guère venant de lui, explique le politologue Gero Neugebauer, de l'Université libre de Berlin. Je ne pense pas que ses électeurs vont se détourner de lui. Ce qui compte, pour eux, c'est sa compétence, ses idées pour le marché de l