Alors que la communauté internationale s'engage dans un long processus de démantèlement de l'arsenal chimique de la Syrie, la guerre qui y fait rage depuis deux ans risque de s'éterniser. Jeudi, lors d'un déplacement à Bamako, au Mali, François Hollande a annoncé que la France allait livrer des armes à l'Armée syrienne libre (ASL) «dans un cadre contrôlé». Une façon de rebondir et de maintenir la pression sur Damas après la suspension sine die de possibles frappes contre le régime de Bachar al-Assad. Mais aussi un pari risqué. «Je constate que les Russes livrent des armes régulièrement, mais nous, nous le ferons dans un cadre élargi avec un ensemble de pays et dans un cadre qui peut être contrôlé, car nous ne pouvons accepter que les armes puissent aller vers des jidadistes que nous avons combattus ici», a expliqué le président français.
«Des interlocuteurs de confiance»
Jusqu'ici, Paris a livré du matériel non-létal à l'ASL (transmission, équipements de vision nocturne, etc.). Cette fois, Paris envisage de passer à la vitesse supérieure. «Il n'y a pas de solution militaire au conflit en Syrie, affirme Romain Nadal, porte-parole diplomatique de l'Elysée. Mais pour parvenir à une solution politique, il faut un rééquilibrage des forces sur le terrain. Tant que Bachar al-Assad pensera pouvoir vaincre militairement, il ne s'engagera pas dans la négociation.» Paris ne dit mot sur la nature des équipements qui pourraient être fournis à l'ASL, mais affirme prendre «t