Bo Xilai, l'un des hommes politiques chinois les plus brillants de sa génération, a été condamné à la prison à perpétuité hier, par le tribunal de Jinan (est du pays), devant lequel il avait comparu le mois dernier. L'ancien ministre du Commerce, qui a dix jours pour faire appel, est également privé de ses «droits politiques de manière permanente» et «tous ses biens sont confisqués».
Bo Xilai, 64 ans, a été reconnu coupable de prévarication et de détournement de fonds. Il aurait empoché pour 2,6 millions d'euros de pots-de-vin et détourné des fonds publics à hauteur de 600 000 euros, notamment pour l'acquisition, en 2001 d'une villa sur la Côte d'Azur, à Cannes. Cette propriété a été successivement gérée par un Français, Patrick Devillers, puis par le businessman britannique Neil Heywood. Celui-ci a été assassiné en novembre 2011 par l'épouse de Bo, Gu Kailai - condamnée «à mort avec deux ans de sursis» pour ce crime.
Pugnace. Le verdict à l'encontre de ce «prince rouge», fils d'un des premiers compagnons de route de Mao, est plus dur que certains l'attendaient. «Bo Xilai a détourné relativement peu d'argent. Il est bien moins corrompu que la plupart des hauts fonctionnaires chinois», estime un journaliste de Pékin. Mais durant son procès, singulièrement long en Chine (cinq jours), Bo s'est refusé à «reconnaître ses fautes» comme les autorités l'attendaient de lui. Plaidant non coupable, il a re