En septembre, en déplacement à Bamako, François Hollande lançait : «Nous avons gagné cette guerre.» De fait, hormis quelques accrochages ponctuels, l'armée française a mis en déroute les groupes jihadistes qui, durant près d'un an, ont régné sur le nord du Mali, et le pays vit désormais dans une relative sécurité. Toutefois, le président français ajoutait aussitôt : «Nous conserverons ici les effectifs [militaires] nécessaires, mais surtout autour du Mali, pour aider les forces africaines à juguler toute menace .»
Car dans le Sahel, et plus généralement dans une bande allant de la côte Atlantique jusqu'à l'océan Indien, la lutte contre les groupes salafistes et jihadistes ne fait que commencer. Depuis le lancement de l'opération «Serval», en janvier, des attaques sanglantes ont ainsi eu lieu en Algérie (sur le site gazier d'In Amenas), en Libye (Tripoli et Benghazi), au Niger (Agadez et Arlit), sans oublier les affrontements meurtriers en Tunisie entre soldats et islamistes. Active au Nigeria, la secte islamiste Boko Haram a revendiqué l'enlèvement, dans le nord du Cameroun, d'une famille française (libérée après deux mois de détention) et, selon de nombreux experts, le groupe ferait planer une menace - virtuelle pour l'instant - sur le Tchad voisin. «Pour la France, le véritable tournant serait un attentat à Dakar ou Abidjan», avertit un bon connaisseur de l'Afrique de l'Ouest.
Paris - qui maintient des troupes au Tchad, au Sénégal et en Cô