Ceux qui attendaient des élections allemandes une inflexion dans la gestion de la crise de la zone euro en seront pour leurs frais : «Le score obtenu par Angela Merkel est impressionnant. Il montre que la population allemande la soutient massivement», analyse un haut fonctionnaire européen. Une gestion qui, résume-t-il, a consisté à «sauvegarder et l'euro et les intérêts allemands». Cette «presque majorité absolue obtenue par la CDU-CSU [les chrétiens-démocrates et leur alliée bavaroise, ndlr] montre qu'il ne faut attendre aucun changement majeur de la politique européenne menée par Berlin. Il y aura des inflexions en fonction de la coalition, mais pas de révolution», poursuit un diplomate du Conseil des ministres. «Angela Merkel restera chancelière et c'est toujours elle qui décidera», ajoute un autre.
Certains, à Bruxelles, espèrent que le Parti social-démocrate (SPD), partenaire jugé le plus probable à cause de la majorité absolue qu’il détient au Bundesrat, la chambre des Länder, obtiendra le ministère des Finances, poste clé en matière européenne. Car les sociaux-démocrates devraient se montrer plus flexibles sur la politique d’austérité que ne l’est l’actuel titulaire du poste, Wolfgang Schäuble, et surtout plus sensibles aux questions sociales. A Bruxelles, on note aussi que la chancelière elle-même a déjà pris un léger virage sur ce sujet en faisant de la lutte contre le chômage des jeunes, notamment dans les pays sous assistance fi