Des milliers de chrétiens ont manifesté hier à travers tout le Pakistan au lendemain d’un double attentat-suicide contre la minorité chrétienne qui a fait au moins 82 morts, dont 37 femmes, et plus de 100 blessés. Les manifestants ont notamment bloqué la plus grande artère d’Islamabad en pleine heure de pointe, provoquant d’inextricables embouteillages dans la capitale. Ils réclament des mesures de protection pour leur communauté.

«Drones». Le massacre s'est produit à la sortie de la messe, dimanche, à l'église de Tous-les-Saints de Peshawar, la principale ville de la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest). Il a été revendiqué par le Junood ul-Hifsa, une faction du Mouvement des talibans pakistanais (TTP). «Nous continuerons à frapper des étrangers et des non-musulmans jusqu'à ce que les attaques de drones s'arrêtent», a déclaré le groupe. Il avait déjà revendiqué en juin la mort de dix alpinistes étrangers.

Le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, dont le gouvernement a récemment proposé des négociations de paix au TTP, a condamné l'attentat de dimanche, «contraire aux préceptes de l'islam», tandis que le Conseil des oulémas fustigeait cet «acte honteux».

Le nord-ouest du Pakistan est le bastion de nombreux groupes rebelles islamistes alliés à Al-Qaeda et responsables d’attentats-suicides qui ont fait plus de 6 000 morts depuis 2007. Les violences interconfessionnelles ont fortement augmenté ces derniè