C’est un triomphe personnel pour Angela Merkel. Non contente d’être à ce jour le seul dirigeant européen à avoir obtenu sa réélection malgré la crise de l’euro et de rempiler pour un troisième mandat, elle s’est offert le luxe de progresser de près de 8 points par rapport à son score de 2009. Elle offre à son parti de frôler la majorité absolue au Bundestag, pour la première fois depuis 1957 et Konrad Adenauer.
Mais, si le fait d'avoir raté la majorité absolue est pour elle finalement plutôt une bonne nouvelle, il lui sera délicat de trouver un partenaire de coalition. «Il est très difficile de gouverner avec une majorité courte d'une ou deux voix», rappelle le politologue Frank Decker de l'Université de Bonn. Une majorité absolue de justesse aurait obligé Angela Merkel à composer en permanence avec les différents courants de la CDU et l'aurait placée en position de faiblesse vis-à-vis de son imprévisible alliée bavaroise, l'archi-conservatrice et à ses heures antieuropéenne CSU.
Aventure. Pour l'Allemagne s'ouvrent maintenant d'intenses semaines de négociations. La CDU, à la recherche d'un partenaire de coalition, «va discuter avec tous les partis représentés au Bundestag, à l'exception de Die Linke», explique-t-on dans les rangs de sa direction. La reconduction de l'ancienne majorité avec les libéraux du FDP est exclue, ceux-ci ayant été éjectés du Bundestag. Restent donc les Verts, qui viennent de subir l'un des pires