Nadejda Tolokonnikova, l’une des punkettes du groupe Pussy Riot, a été condamnée en août 2012 à deux ans de camp pour avoir dansé dans la grande cathédrale de Moscou. En adressant une plainte au parquet pour dénoncer une menace de mort proférée par le directeur adjoint du camp, Tolokonnikova a rédigé une lettre ouverte dans laquelle elle raconte ses conditions de détention à l’IK-14, colonie pénitentiaire en Mordovie. Extraits (1).
Lundi 23 septembre, j’entame une grève de la faim. C’est une méthode extrême, mais je suis absolument convaincue que c’est la seule issue dont je dispose. L’administration du camp refuse de m’entendre mais je ne vais pas renoncer à mes revendications, je ne vais pas garder le silence. […]. J’exige que les droits de l’homme et la loi soient respectés dans le camp de Mordovie. J’exige que nous soyons traitées comme des êtres humains, et non comme des esclaves.
Cela fait un an que je suis dans la colonie pénitentiaire numéro 14 dans le village de Parts, en Mordovie. […]. J'y ai été accueillie par le directeur adjoint, le lieutenant-colonel Kouprianov : «Sachez que politiquement, je suis un staliniste.» L'autre chef (les camps sont dirigés en tandem), le colonel Koulaguine, m'a convoquée dès le premier jour, dans le but de m'obliger à reconnaître ma culpabilité. […]. J'ai déclaré immédiatement que je ne comptais travailler que les huit heures par jour prévues par le code du travail. Le plus important est que la norme journalière soit r