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Candidats pépères et vieux démons

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La gauche est donnée favorite, mais les conservateurs n’excluent pas de s’allier avec l’extrême droite, comme ils l’avaient déjà fait en l’an 2000.
publié le 27 septembre 2013 à 23h24

L’Autriche se porte bien. A la remorque du «Merkeland», son écrasant partenaire commercial, elle forme même un îlot de prospérité et affiche un très haut niveau de vie, le deuxième plus élevé de toute l’Union européenne derrière le Luxembourg. Son taux de chômage, à 4,8% de la population active en juillet, ainsi que son modèle social, performant, sont scrutés par les eurocrates de Bruxelles, qui cherchent ici les mécanismes secrets d’une bonne santé presque indécente. Consciente de son bonheur, l’Autriche refuse donc prudemment de tenter le diable en se jetant comme jadis dans les bras de l’extrême droite.

Apparatchik. Le chancelier Werner Faymann (SPÖ, social-démocrate), loin d'être une star plébiscitée, devrait pouvoir reconduire, pépère pour cinq ans, son alliance avec la droite de l'ÖVP, en baisse, lors des élections législatives de dimanche. Inconnu en dehors des frontières de son pays, cet apparatchik, volontiers eurosceptique, âgé de 53 ans, a réussi à maintenir le SPÖ en tête des sondages grâce à une campagne efficace et sans fausse note. Mais à moins de 30% des intentions de vote, il est loin de casser la baraque. Tout juste bénéficie-t-il de la prime au sortant.

Il a toutefois le mérite de rejeter catégoriquement tout projet de gouvernement avec l’extrême droite comme avec l’Equipe Stronach, un nouveau parti populiste créé par un self-made-man octogénaire austro-canadien nommé Frank Stronach. Il table sur l’entrée au Parlement d’