«Nous avons poussé un cri d'alarme, un coup de gueule», a résumé jeudi depuis New York le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Dès l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations unies, mardi, la France était en effet en pointe pour exiger une mobilisation urgente de la communauté internationale face à la dérive de ce pays, grand comme la France et la Belgique réunies, enclavé au cœur du continent africain.
Après ce «cri d'alarme» de François Hollande mardi, une réunion consacrée à ce pays souvent jugé «oublié» ou «invisible» a été organisée mercredi au siège de l'ONU. Coprésidée par la France et l'Union européenne, elle a surtout permis de définir les besoins logistiques (notamment le renforcement d'une force régionale qui comprend 1 400 hommes déjà sur place) et de donner quelques petits coups de pouce. Paris s'est ainsi engagé a apporté une aide supplémentaire de 10 millions d'euros à cet «Etat néant» comme l'a défini Laurent Fabius.
Les représentants de «l'Etat néant» en question auraient pu se vexer, mais l'actuel Premier ministre, Nicolas Tiengaye, a tenu à remercier «les pays venus au chevet» de la Centrafrique. Il est vrai que les nouveaux maîtres du pays sont les premiers à réclamer de l'aide pour empêcher le pays de sombrer dans le chaos. Depuis qu'une rébellion a chassé du pouvoir le président François Bozizé en mars, le pays est en effet confronté à une double crise auquelle s'ajoute une menace inéd