C’est un tournant diplomatique dans la crise syrienne. Pour la première fois depuis le début, en mars 2011, de la révolte populaire réprimée dans le sang par la dictature d’Al-Assad, les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU se sont mis d’accord sur un projet de résolution qui pouvait être voté dès vendredi dans la nuit. Jusqu’ici, Pékin et Moscou avaient par trois fois bloqué des textes coercitifs sur la Syrie.
A minima. Cette nouvelle résolution, appuyant et encadrant la feuille de route très précise fixée par l'OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) pour la destruction de l'arsenal chimique syrien, est un compromis a minima qui a le mérite d'exister. «Il y a encore un mois et demi, une telle résolution aurait été inimaginable», souligne l'Elysée. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, se félicitait jeudi soir d'un texte «fort, contraignant et exécutoire» en annonçant un accord avec Moscou après plusieurs semaines de négociations. Washington comme Paris assurent qu'un tel résultat aurait été impossible sans la menace de frappes aériennes contre le régime, accusé d'avoir bombardé avec des gaz neurotoxiques des civils dans la banlieue de Damas, le 21 août.
En proposant, le 9 septembre, la mise sous tutelle internationale et la destruction des armes chimiques syriennes, le Kremlin a offert une porte de sortie à un Obama toujours plus hésitant à mener l'opération qu'impliquait la «lign