Menu
Libération
Analyse + carte

La rébellion syrienne phagocytée par le jihad

Article réservé aux abonnés
Les groupes islamistes gagnent en influence, s’émancipent, voire affrontent carrément les hommes de l’Armée syrienne libre.
publié le 27 septembre 2013 à 23h24
(mis à jour le 30 septembre 2013 à 12h12)

La guerre en Syrie va-t-elle bientôt se résumer à un face-à-face entre les groupes islamistes radicaux et le régime de Bachar al-Assad ? Deux ans et demi après le début de la révolution, la dérive islamiste a pris une telle ampleur que le chef de la Coalition nationale de l'opposition, Ahmed al-Jarba, s'en est alarmé vendredi, accusant même les jihadistes étrangers d'avoir «volé la révolution».

Le tournant s'est produit à Homs, pendant l'hiver 2012. Assiégée depuis sept mois, la ville, qui est alors l'épicentre de la révolution, est défendue par des brigades de l'Armée syrienne libre (ASL) qui n'ont pas un agenda islamiste. Mais la violence des bombardements qui vont anéantir des quartiers entiers, dont celui emblématique de Bab Amro, les exactions terribles des chabiha, ces milices de voyous chargées des basses œuvres du régime, l'impuissance de l'opposition à venir en aide à la population, vont provoquer une radicalisation de certains groupes, encouragée par la quasi-indifférence des pays arabes et occidentaux pendant la longue agonie de la cité. A cette époque, on voit apparaître un communiqué signé d'un certain Abou al-Homsi : un appel au massacre de la communauté alaouite de la ville. De révolution, la crise syrienne a commencé à muter en guerre civile.

Aguerris. Depuis, la mouvance islamiste n'a cessé de gagner du terrain. Elle a pris plusieurs formes. Elle est d'abord présente, à côté de brigades moins religieuses,