Une énième crise gouvernementale a éclaté en Italie autour du sort politique de Silvio Berlusconi, un Premier ministre Enrico Letta excédé annonçant qu'il demanderait la confiance en début de semaine prochaine, à une échéance économique particulièrement délicate. Très amer devant son conseil des ministres réuni vendredi soir, M. Letta a menacé d'«arrêter son expérience» de gouvernement, si la fronde pro-Berlusconi continuait de paralyser son action.
Ce démocrate de gauche au profil de technocrate dirige depuis cinq mois une improbable coalition droite-gauche. Il se rendra, en principe mardi, devant les chambres du Parlement, pour voir s’il y dispose encore d’une majorité. Beaucoup d’experts arguent que les partisans de Berlusconi n’ont pas vraiment intérêt à la crise, mais l’issue demeure, comme toujours en Italie, incertaine. Tout dépendra aussi des consignes à ses troupes de Berlusconi lui-même. Les journaux italiens faisaient samedi des calculs savants, tenant compte des soutiens extérieurs (à gauche) et des défections qui pourraient sauver in fine la majorité de gouvernement au Sénat.
«Ou l'on relance, ou l'on s'arrête»
La fronde des amis du Cavaliere a été brusquement relancée jeudi: les parlementaires du Peuple de la liberté (PDL) ont menacé de démissionner en bloc pour protester contre le premier vote attendu, vendredi, d’une commission du Sénat sur la déchéance de Berlusconi de son mandat, après sa condamnation à un an de prison pour fraude fiscale. Selon eux, ce vote est la conséquence d’un com