Les négociations venaient de démarrer sur le statut du Nord-Mali quand, dans la nuit de jeudi à vendredi, les rébellions touareg et arabe ont annoncé qu’elles suspendaient jusqu’à nouvel ordre les négociations avec le gouvernement de Bamako.
Pourquoi cette décision ?
Après plusieurs semaines de statu quo, lié à l’élection présidentielle au Mali et à la nomination d’un nouveau gouvernement, les parties en conflit sont entrées dans le vif du sujet. Signés en juin, les accords dits de Ouagadougou avaient réaffirmé l’unité du territoire malien, laissant pendante la question du statut du Nord, où une partie des Touaregs réclame l’indépendance.
Le chef de l'Etat, Ibrahim Boubacar Keïta (dit «IBK»), campe sur ses positions affichées durant la campagne électorale : refusant toute idée de statut particulier du Nord-Mali, il prône l'organisation d'assises du Nord. Face à lui, des mouvements touareg et arabe, très divisés en interne sur les positions à adopter. «Le MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad, ndlr] est une composante parmi d'autres du Nord-Mali, note le chercheur au CNRS André Bourgeot. Or, il risque de se retrouver minoritaire si les assises du Nord ont lieu comme le souhaite Bamako.» Pour tenter d'asseoir leur pouvoir, certains éléments touaregs pourraient être tentés de faire de la surenchère afin de provoquer un échec des pourparlers.
Les Touaregs peuvent-ils reprendre