L'espoir est immense, mais le scepticisme aussi. Le coup de téléphone «historique» passé vendredi par Barack Obama à Hassan Rohani a confirmé que Washington et Téhéran sont bien prêts à s'engager dans une négociation de la dernière chance sur le programme nucléaire iranien. «Je crois qu'il y a une base pour une solution», a annoncé le président américain vendredi, rappelant que son homologue iranien, mais aussi le Guide suprême, Ali Khamenei, se sont prononcés contre l'arme nucléaire. La communication téléphonique passée par Obama vendredi au chef de l'Etat iranien était le premier contact direct entre les présidents des deux pays depuis la révolution de 1979.
«Pour la première fois depuis trente-quatre ans, les Etats-Unis ont réussi à échapper au prisme de leurs émotions négatives sur l'Iran pour voir les avantages d'une approche plus rationnelle, se réjouit Stephen Kinzer, auteur de plusieurs livres sur la politique étrangère américaine et l'Iran. Sur le fond, les Etats-Unis ont beaucoup plus d'intérêts stratégiques communs avec l'Iran qu'avec des pays comme l'Arabie Saoudite, considérée comme leur partenaire. L'Iran peut aussi faire beaucoup pour stabiliser l'Irak, l'Afghanistan ou la Syrie.»
Œufs. Plusieurs «signes» indiquent que les Iraniens sont «sérieux cette fois-ci», et veulent vraiment obtenir la levée des sanctions qui étranglent leur économie, décrypte également Geneive Abdo